Ronde des Gardiennes du temps
Ô Gardiennes du temps, votre magie a une nouvelle fois opéré, je le ressens à l'intérieur de moi. Avec l'arrivée de l'hiver, la direction du nord, les vagues du chahut s'en ont allées. A présent je savoure une certaine quiètude. Je me sens comme posée dans l'instant, en suspens.
L'hiver s'impose à moi, m'invitant à ralentir mes mouvements, à me blottir dans mon intériorité, à me poser et à écouter les murmures du silence empreints de sagesses et d'héritages ancestraux, de mes lignées.
Je prends conscience que l'obscurité hivernale est une aubaine pour apprendre à tendre l'oreille au chuchotement du monde, être dans cette présence en soi, sans perturbations extérieures. Juste être là.
Le temps du grand repose est enfin arrivé. Je ne dois plus faire mais simplement me poser, me déposer dans un grand relâchement total. Car je sais que dorénavant, pendant toute cette phase hivernale, tout s'opère en silence, en profondeur, à l'endroit précis où rien ne peut être vu, ni conscientisé. L'heure est à la magie du mystère, à la gestation des rêves. J'entre ainsi en gratitude envers ma matrice féminine qui concentre en elle toutes les forces de mon pouvoir féminin créateur er géniteur, et qui couve, en dormance, mes plus belles graines de réalisation de demain. Je peux aussi me relier à ma nature instinctive, me reconnecter à l'essentiel de celle que je suis, au plus profond de mon royaume sacré.
Je contemple l'inactivité, la trêve par le froid et le dénuement de la nature. Les énergies semblent comme endormies. Un grand vide serein et paisible règne. Je peux ainsi souffler, me ressourcer en profondeur et incarner la patience.
Enfin, ce passage inerte où la nuit règne m'invite à me reconnecter à mon rayonnement intérieur. Je me relie aux autres et privilégie la sincérité du cœur, la candeur des liens bienveillants.
Julie Bodin, Daisy Bodin
Extrait du livre Sourcière, fille de la Terre
